Comprendre l’escrime
Quelques informations
Le principe de l’escrime, c’est toucher son adversaire sans être touché par lui.
La zone de combat s’appelle la piste. Il s’agit d’une zone délimitée par des marques sur le sol ou pour les pros, d’un tapis métallique.
Les escrimeurs ou tireurs sont attachés par des fils ou des câbles reliés à leur arme et à un appareil de signalisation électrique.
Chacun de ces tireurs porte une tenue spécifique qui sert à les protéger mais aussi à déceler les touches grâce à la cuirasse métallique qu’ils portent par-dessus leurs vêtements (voir « La tenue » dans le menu de gauche de cette page).
Enfin le troisième acteur du combat est l’arbitre qui détermine, à l’aide de l’appareil électrique, qui a porté la touche et la validité de cette dernière. Au final c’est l’arbitre qui détermine le vainqueur du combat.
Quelques notions
• Celui qui avance en premier est en général considéré l’attaquant, son mouvement s’accompagne d’habitude d’une progression de sa lame vers la cible adverse
• Le défenseur peut parer l’action de la lame de l’attaquant, c’est à dire bloquer ou détourner cette lame de la cible attaquée, puis tenter immédiatement après de toucher l’attaquant, ce qui s’appelle une riposte
• Un escrimeur est en défensive quand il recule ou quand il pare l’attaque et riposte
Les armes
Pour comprendre en détail la façon dont sont constitués le fleuret et l’épée, voir ci-contre à gauche le menu dédié.
Les trois armes se pratiquent suivant des conventions qui leur sont propres. Les grandes différences sont : la surface valable, la manière de toucher l’adversaire, et la forme et le poids de l’arme. Les règles de priorité d’attaque divergent également. Aux trois armes il est strictement interdit de porter des coups avec la coquille ou d’utiliser le bras non armé à quelque fin que ce soit.
Le fleuret
Le fleuret est une arme d’estoc uniquement.
L’action offensive de cette arme s’exerce uniquement par la pointe
(une touche correspond à une pression d’au moins 500 grammes).
Les tireurs revêtent une cuirasse conductrice qui permet à une lampe de s’allumer lorsque la pointe du fleuret la touche avec une pression suffisante.
La surface valable est constituée du tronc du tireur : ni la tête, ni les bras, ni les jambes ne font partie de cette surface valable.
Le fleuret est également une arme de convention.
Pour qu’une touche soit valable, il faut que le tireur qui la porte bénéficie de la priorité.
Cette priorité va au tireur qui porte son attaque en premier ou qui vient de parer l’attaque de son adversaire.
Une attaque sur la surface non valable allume une lampe blanche, une attaque sur la surface valable allume une lampe de couleur.
L’arbitre peut juger d’un assaut simultané si les tireurs allument leurs lampes de couleur en même temps et s’il considère que les attaques ont été portées en même temps.
Aucun des tireurs ne marque alors la touche.
L’épée
L’épée est également une arme d’estoc : seule la pointe est utilisable pour toucher.
La différenciation avec le fleuret se fait par la surface valable et par l’absence de convention.
Toute la surface du corps du tireur constitue la surface de touche, y compris les chaussures, le gant et le masque.
A l’épée, en l’absence de convention de priorité, toute attaque qui allume marque la touche.
Si les deux lampes s’allument en même temps, les deux tireurs marquent la touche.
Le sabre
Le sabre est une arme d’estoc, de taille et de contre-taille, c’est-à-dire que tous les coups portés par le tranchant, le plat, le dos ou la pointe de la lame sont comptés comme touche.
La surface valable est constituée du tronc, y compris les bras et la masque, qui est relié à la cuirasse par un fil conducteur.
Le sabre est une arme de convention comme le fleuret.
L’arbitre décide lequel des deux tireurs a la priorité lorsque les deux lampes s’allument en même temps (que les touches soient valables ou non). La priorité est accordée au tireur qui porte son attaque en premier ou qui, ayant paré l’attaque de son adversaire, devient « prioritaire ».
La piste
Une piste d’escrime mesure 14 mètres de long sur 1,5 à 2 mètres de large12. Elle est marquée par des lignes perpendiculaires en divers endroits (centre de la piste, ligne de mise en garde, et limite arrière, outre les 2 derniers mètres doivent être clairement identifiés). Si un tireur sort par l’un des bords latéraux de la piste, l’action est interrompue et les tireurs se remettent en garde en ayant néanmoins fait avancer d’un mètre l’adversaire du tireur qui est sorti ; ce dernier devant donc reculer et se remettre à distance. Si un tireur sort des deux pieds par le bout arrière de la piste, il est considéré comme touché.
Les valeurs
Philosophiquement, le respect de l’autre, le respect des règles et le courage sont des valeurs primordiales de l’escrime : les tireurs se saluent avant l’assaut, et puis une fois l’assaut terminé ils se remercient l’un l’autre et se serrent la main avant de se quitter. D’ailleurs si l’un des tireurs ne respecte pas cette règle (jette son masque, ne salue pas son adversaire, etc.), il risque une exclusion pour toute la saison.
Intellectuellement, la maîtrise de soi et la créativité sont également à la base de ce sport. Lors d’un assaut, des qualités d’anticipation, d’élaboration d’un projet tactique de précision sont sollicitées en permanence.
Physiquement, l’escrime exige et contribue à une grande souplesse, l’acquisition de réflexes, une flexibilité et une rapidité dans tous les mouvements. La coordination inter-segmentaire, une grande force statique et explosive au niveau des membres inférieurs associés à de l’endurance, font de l’escrime de compétition l’une des activités sportives les plus éprouvantes.
L’escrime contribue à développer et renforcer ces valeurs, dans une harmonie du corps et de l’esprit.